Un avocat interpelle la justice pakistanaise pour demander la peine de mort comme seule réponse au blasphème.
La justice pakistanaise examine les peines prévues par l’article 295c du Code Pénal. Selon le chapitre sur les délits liés à la religion, profaner le prophète est passible de la peine de mort, profaner le coran, de la prison à perpétuité.
C’est à l’initiative de l’avocat Asif Hameed Qureshi que cette réflexion est en cours. Il affirme que si la Cour fédérale de la Charia a tranché, ce n’est pas le cas des gouvernements fédéral et provincial.
Selon Dawn, l’homme soutient que la peine d’emprisonnement à vie est contraire aux injonctions de l’Islam. Seule vaudrait donc la peine capitale. Et selon Asif Hameed Qureshi, c’est au président de modifier la loi en vigueur. L’avocat explique avoir envoyé une lettre au ministre fédéral de la Justice, sans réponse à ce jour.
Nasir Saeed, directeur de CLAAS, rappelle quant à lui l’usage abusif fait de cette loi :
« Ce n’est pas le moment de revivre la question de savoir si la seule punition pour ceux qui commettent un blasphème devrait être la ‘condamnation à mort’, mais c’est le moment de réfléchir à la manière de mettre fin à l’utilisation abusive de la loi sur le blasphème, comme nous voyons tous les jours comment cette loi est mal utilisée. »
Le 10 mars dernier, à la demande d’un groupe juridique islamiste, le verdict de prison à perpétuité pour un jeune chrétien accusé d’avoir envoyé un SMS blasphématoire, a été transformé en peine de mort.
M.C.